Histoire de la Cornemuse écossaise

La cornemuse est une famille d’instruments comptant plus de 200 sortes avec chacune leur spécificité et leur façon de jouer. La cornemuse écossaise, ou également appelée « la grande cornemuse » est un type de cornemuse, certes le plus connu et le plus répandu.

Les origines de cet instrument se perdent dans les âges. Il est à noter néanmoins qu’il est commun à de nombreux peuples principalement autour de la méditerranée. Les avis divergent sur son origine : certains pensent qu’il serait apparu en ancienne Egypte ou au Liban sous la forme d’un hautbois auquel aurait été rajoutée une poche à une date inconnue. La cornemuse aurait ensuite était amenée en Europe du nord et dans les Îles Britanniques par le biais des troupes romaines. Selon de nombreuses traces, les troupes romaines comportaient dans leurs régiments des sonneurs de Cornemuse.

Pourtant d’autres recherches semblent attester que la cornemuse était déjà présente au 3^ème millénaire avant notre ère en Irlande. Des fouilles réalisées à Wicklow en Irlande ont permis de retrouver des restes vraisemblables d’une cornemuse de cette époque, donc bien avant les périodes égyptienne, celtique et romaine. Il y a plusieurs explications à cette trouvaille qui ont permis d’élaborer les théories suivantes :

La cornemuse pourrait être apparue dans plusieurs régions géographiques au même moment. La cornemuse correspond à un hautbois auquel a été rajoutée une poche pour fournir un son continue. Or le hautbois était connue de l’humanité depuis semble-t-il de nombreux millénaire, mais ceci est une autre histoire.
Des analyses génétiques sur les populations irlandaises, et plus généralement de la façade atlantique, montre qu’il y a eu un peuplement venant du Moyen-Orient (Asie Mineure, Liban & Egypte) vers la fin de la période glaciaire il y a entre 5.000 et 10.000 ans. Ce ne sont que des suppositions, mais il est possible d’imaginer que la cornemuse était déjà pratiquée à cette époque et que des populations ce sont installés en Irlande et ont apporté dans leurs bagages cet instrument.
Une troisième hypothèse affirmerait que la cornemuse serait le résultat d’une fusion entre les instruments de musique autochtones et ceux d’autres populations. Phénomène semblable à la naissance de l’agriculture dans les Îles Britanniques.

En somme, beaucoup d’hypothèses et peu de certitudes. Beaucoup de choses restent à découvrir avant de s’accorder et de créer un consensus sur une histoire de la Cornemuse dans les pays celtiques.

Le principe de la cornemuse reste le même, il d’agit d’un assemblage de :

bourdons qui sont des cylindres en bois, avec une essence différente selon les pays et les bois disponibles sur place ; historiquement, les Cornemuses étaient dotées au départ d’un bourdon auquel s’est rajouté un deuxième au 15^ème siècle puis d’un troisième ténor au 17^ème siècle.
poche servant de réserve d’air pour créer un son continue ;
chanter (à prononcer [Tchannteur]), ou levriad en français descendant du Hautbois.
Les bordons et le Levriad émettent du son grâce à des anches en roseaux ou synthétiques avec une lamelle simple ou double.

La cornemuse va disparaître massivement des régions où elle était historiquement pratiquée. Sa disparition est intervenue principalement avec l’urbanisation de nos sociétés. Il devenait ainsi beaucoup plus compliqué de jouer de la cornemuse dans des zones à forte densité. Petit-à-petit, les sonneurs de cornemuse ont été remplacés par des joueurs d’accordéon qui a l’avantage d’avoir un son moins volumineux. Sa disparition est tellement rapide et tellement massive que la mémoire de sa pratique s’est perdue. La cornemuse était par exemple très répandue dans les Alpes et en Savoie et était appelée localement la Piva (en savoir plus…). La cornemuse a disparu de la Savoie, comme d’autres régions française, mais est revenue sous un forme plus standardisée : la Cornemuse écossaise (Le Pipe Band de Chambéry Savoie, en savoir plus…).

C’est exactement la même histoire qui est arrivée en Bretagne : La Cornemuse écossaise a été introduite en Bretagne à la fin du XIXème siècle puis adopté massivement par les bagadoù au lendemain de la seconde guerre mondiale, à la place du binioù braz d’architecture similaire et du Binioù Kozh. Les Bagadoù ont néanmoins conservé leur répertoire traditionnel bien que fortement influencé par celui d’Ecosse et la façon de jouer écossaise

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